© pulp fiction, arabella. ~ angel with a shotgun
je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier empoignant une chope à fortes cannelures l'hypogastre et le col cambrés une Gambier aux dents sous l'air gonflé d'impalpables voilures.
Il n'a pas spécialement envie de parler. Encore moins de bouger. Il voudrait même ne plus respirer, arrêter le temps, arrêter les mouvements de masse autour de lui. Pour pouvoir se concentrer et comprendre. Elle ne lui avait pas écrit depuis presque six mois, ça lui avait manqué mais, il s'y était habitué. Il ne se faisait pas de soucis pour elle. Jusqu'à recevoir cette lettre. D'un geste nonchalant il balaye une mèche brune tombée devant son regard et accroche ses prunelles céruléennes à l'écriture penchée sur le papier jauni.
Je serai à Bristol bientôt, fais-moi une place. L'accueillir dans son taudis, qu'elle voit un peu quelle vie misérable celui qu'on surnommait dans la famille le branleur mène ici, à Bristol. Mais quel personne raisonnable et saine d'esprit décide de s'installer à Bristol ? Ce genre de truc, de lubies fantaisistes et aux allures suicidaires, ça devait être de famille, dans leurs gènes, à eux. Il a lu la lettre tellement de fois que le papier manque de s'effriter sous son regard insistant. Il se penche sur le bar et souffle. Dans quelle merde sa sœur vient le mettre, quels soucis elle vient lui apporter en plus ? Comme si le fait de l'imaginer seule dans une rue putride lui redonnait le sourire parce que, ouais, génial, elle sera avec lui, elle sera là et il pourra la serrer dans ses bras pour se rassurer, pour la rassurer, parce qu'ils sont invincibles. Mais Bristol n'est pas un foutu bac à sable, c'est pas un endroit pour elle, il va la tuer, il va la tuer avant qu'on se rende compte qu'une petite nouvelle vient d'emménager. Nerveux, il froisse le papier et manque de le réduire en miettes -un gros coup derrière la tête le sort de ses songes et réveille le Kainoa solitaire de tous les jours.
« Eh gamin j'te paye pas pour que tu t'entraînes à lire, la monsieur attend sa chope. » il défie le regard du patron qui se permet de le pousser contre le bar pour qu'il accélère ses mouvements et se mette vraiment au travail. Il le déteste, lui enfoncerait bien ses chopes dégueulasses dans le fond de la gorge et lui ferait bouffer ses repas vomitifs, ceux qu'il donne à ses employés, à ce sale porc. Il a juste pas les moyens de se permettre une foutue rébellion. Alors il s'exécute avec ce goût amer dans la bouche et enfonce la lettre dans la poche de son uniforme graisseux.
Parfois il se pose et se demande ce qu'il serait devenu si il avait pas quitté Londres. Sûrement quelque chose qui se rapproche de sa condition actuelle, en mieux. Sans la peur nocturne, sans l'appréhension constante, sans les emmerdes que lui a causée cette ville. Mais pour rien au monde il n'avouera qu'il regrette, jamais il ne retournera vers ses parents adoptifs et ne reconnaîtra à quel point c'était mieux avant. Non ça lui va d'être ici, il reste là, il s'en fiche des autres et sa vie lui convient. Son vieux sac à dos, celui avec lequel il est arrivé à Bristol, presque vide, traîne encore sous son canapé. Souvenir du jour où la routine l'a poussée à bout et l'a envoyé directement à Bristol sous forme d'un train direct. Il se souvient, bien sûr qu'il se souvient de la première brise qu'il a goûtée, des premiers regards qu'il a croisé, de ses premières galères et surtout de la première lettre qu'il a galéré à poster. Échanger un timbre contre un sandwich beurre de cacahuète cornichons, c'est pas toujours facile à manœuvrer. Ce fut dur mais qu'est ce qu'il n'aurait pas fait pour sa sœur. Il esquisse un sourire ; peut-être que finalement il trouvera des points positifs à ce qu'elle vienne. Il va pas pleurer, certainement pas, c'est pas son trip de pleurer comme une fillette. En plus ce n'est vraiment pas le moment, le type de la table 6, celui qui lui donne la gerbe, un habitué, le genre de mec à te demander si t'es triste parce que t'as des soucis et chercher à savoir si tu veux pas sucer pour 10 livres.
Bienvenue à Bristol.
© thug's mermaid, moriarty. ~ pretty face
vertige la main dominante couvre toutes ses distances sans plus bouger que sa proie.
L'air est lourd, l'odeur âcre de la cigarette se mélange à celle d'une menthe chimique -le genre d'odeur qu'otn les pastilles ou les chewing-gums préféré d'Ozzy-. Kainoa froisse les narines et ferme les yeux, les mains accrochées aux draps immaculés, les dents refermées sur l'oreiller jauni par l'humidité. Il lui semble que ses dents grincent, qu'il fait un peu froid aussi, qu'une brise s'immisce dans la chambre et enveloppe son corps tout entier, l'immunisant un peu plus contre le monde. Il se dit que la douleur n'existe pas, qu'elle est est lui, qu'elle va disparaître aussi vite qu'elle est arrivée, quitter son corps et lui libérer les poumons.
Pour la première dose d'héroïne qu'il t'a filée. Pour le jour où il a pris ta défense quand t'as débarqué en ville, étranger que t'étais. Pour le jour où il t'a trouvé un appartement (ou plutôt, un endroit où squatter). Pour le jour où il t'a avancé une part d'herbe. Pour le jour où il t'a dit que tu pouvais compter sur lui comme sur un pote. Parce qu'une part de toi lui appartient, tu seras mort ici sans Ozzy. Pour tout ça, il laisse son ombre se glisser dans la sienne jusqu'à l'engloutir toute entière ; t'es qu'une merde Kai, c'est que t'es devenu une foutue marionnette. Alors tu portes ton malheur et tu t'accroches aux draps comme tu t'accroches à tes rêves d'évasion. Un jour, il partira, oui. Il en brûle, de fuir cette ville et tout lui semble si facile jusqu'à ce que ses yeux se rouvre sur le monde ; et Lavande ? Et Sidjay ? Et Izaé ? Et Astraé ? Trop d'attaches, trop de sentiments qui se meuvent dans son esprit érodé. Ozzy lui rappelle sans cesse ; t'es putain de coincé du-con, tu vas nulle part, t'es coincé à Bristol, la ville t'as adopté comme tu l'as exploitée.
Comme chaque fois, il bascule sur le bord du matelas et s'allume une clope dont il recrache la fumée vers la fenêtre qui donne sur le bâtiment d'en face et la ruelle qui passe entre les deux immeubles.
« Eh, ce client au bar, il te fout la paix maintenant ? » Kai tire le drap contre lui et se frotte les cheveux en affichant un air qu'il veut sérieux -en réalité, il ressemble plutôt à un poussin qui sort d'une mini-lutte pour chopper un ver de terre. Il opine nonchalamment et pose son menton sur l'épaule d'Ozzy pour qu'il lui refile une taffe de sa cigarette.
« Pourquoi tu veux savoir ça ? » il dit en recrachant la fumée opaque vers le plafond orné par des craquelures plus ou moins inquiétantes. L'autre hausse les épaules et attrape ses affaires qu'il enfile en vitesse. Et ça sourit, et ça lâche un petit rire ironique, et ça ébouriffe les mèches en bataille de Kainoa qui soupire et se laisse tomber lourdement sur le matelas. Un sourire presque sadique étire les lèvres d'Ozzy.
« Rien. Oh et tu m'excuseras si je t'ai … » « Tu m'as pas fait mal. » Ozzy se retourne vers la voix étouffée et plisse les yeux.
« Pardon ? » « Tu m'as pas fait mal ça fait plusieurs jours que tu me demandes la même chose. Tu. Me. Fais. Pas. Mal. Et vire avant d'être en r'tard tu risques de t'faire buter. » et lui, il n'aurait plus de problèmes, ça serait trop facile de vivre sans Ozzy, pas assez de soucis sur le dos en plus des problèmes d'argent du problème Lavande et de son mal au cœur.
« C'est bon je te demanderai plus dans ce cas, allez bye. » vexé. Kainoa ricane lorsqu'il entend la porte se refermer et déverse sa rage en un cri dans son oreiller. Il ne sait pas vraiment s'il peut se passer de la présence de ce type qui dit être son ami. Il se refuse à l'idée de tenir à lui, il ne tient pas à lui, il a juste besoin de ce sentiment de contrôle sur sa personne, incapable de ramer tout seul, trop dépendant. Ou peut-être qu'il comble un vide auprès de lui, lui qui n'est pas très regardant, lui qui pose un regard tantôt dur tantôt attendri sur son minois. Lui qui a dit une fois qu'il avait du potentiel, avec sa jolie gueule d'ange, un amour, même lui prendrait bien son visage pour le couvrir de baisers.
Ozzy est un putain de bourreau, SON bourreau.
© lourryicons, pulp fiction. ~ i have you
et ô sur cette bouche plus âpre que farouche plus farouche que tendre plus tendre qu'ordinaire prince au fond débonnaire le Baiser semble attendre.
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